Nos ainées ont donné à notre institut comme Patronne, Sainte Françoise Romaine.
Elle est pour nous un modèle d'engagement de veuve,
car elle s'est montrée fidèle dans le service du Seigneur.
Dieu n'a pas éprouvé la patience de Françoise seulement dans les biens extérieurs de la fortune, il a voulu aussi l'éprouver dans son corps par les maladies longues et pénibles qu'elle eut à souffrir. Pourtant on n'a jamais observé en elle aucun mouvement d'impatience, aucun mécontentement des traitements parfois absurdes qu'on lui infligeait.
La mort précoce de ses enfants, qu'elle aimait tendrement, ont prouvé sa constance. Elle se soumettait toujours paisiblement à la volonté divine et rendait grâce pour tout ce qui lui arrivait. Elle a supporté avec la même constance les propos de ceux qui disaient du mal d'elle, la critiquaient, décriaient sa façon de vivre.
Elle ne manifestait même pas la plus légère aversion pour les personnes dont elle savait qu'elles pensaient ou disaient des choses fausses sur elle et sur ses affaires. Mais elle rendait le bien pour le mal, en priant Dieu continuellement pour elles.
L'humilité de Françoise est totale, elle est une femme équilibrée, douée d'une forte personnalité. Son amour de la liberté a pu lui permettre de conquérir son autonomie.
Le contexte historique, dans lequel se déroule son existence, possède son importance; le Moyen âge se termine et déjà l'humanisme se profile. On recourait de toute part à Françoise comme un refuge sûr, et personne ne la quittait sans être réconforté.
Diverses maladies, souvent mortelles et pestilentielles sévissaient à Rome. Elle n'hésita jamais, au mépris du danger de contagion, à montrer une tendre miséricorde aux malheureux et aux indigents. Françoise ne se contentait pas seulement de soigner les malades qu'elle pouvait recueillir dans sa maison.
Elle allait les chercher dans leurs cabanes ou les hôpitaux publics. Elle avait l'habitude de se rendre dans le quartier du Campo Santo en apportant de la nourriture et des victuailles plus recherchées, pour les distribuer aux plus indigents.
En revenant à la maison, elle rapportait des haillons et de pauvres vêtements. Après les avoir lavés et soigneusement raccommodés, Elle les repliait délicatement et les rangeait au milieu de parfums. Françoise continua pendant trente ans ce service des malades.
Devenue veuve, Françoise optera pour la vie monastique. Auparavant, elle s'était liée avec un monastère relevant de la congrégation bénédictine olivétain. Inspirée, elle a conçu le projet d'une fondation de moniales-oblates.
Celle-ci se réalise. Religieuse, Françoise est nommée supérieure. Son itinéraire sera parfois gratifié de visions. Mais, en fait, elle ne connut une vie religieuse régulière que pendant 4 ans.
